mercredi 11 novembre 2009

Berlin c'est fini... mais ça continue!

J'ai quitté Berlin pour un endroit un peu moins glamour.

Petits indices:
- ce n'est pas loin de la France mais nous sommes toujours en Allemagne
- c'est la capitale d'un des plus petits Länder du pays
- d'ici vient le leader robotique de "die Linke"
- la rivière qui coule en mon centre prend ses sources dans les Vosges
...
Vous n'avez pas encore trouvé? Mmmh, ne vous inquiétez pas, je crois que c'est normal.
A tout de suite.



Antoine

jeudi 9 juillet 2009

Un après-midi en plein déluge.

Salut les zigomars sans plumes,

Bon alors de quoi qu’on parle aujourd’hui ? Je voudrais vraiment, mais alors là croyez-moi, vraiment vraiment, vous écrire à propos d’autre chose que de la pluie, parce qu’alors là y’en a ras le bol de la pluie sur Berlin. Pourtant, il pleut et j’peux rien y changer. Scheiße.


Je vais dérouler le fil de mon histoire à l’envers ce coup-ci. Alors commençons par ma rencontre avec un ensemble de salon détrempé. Deux canapé,s un deux places et un trois places, avec leur pote le gros fauteuil. Ils étaient abandonnés là, au bord du Gorlizerpark, sous une pluie battante. Parce que pour pleuvoir, mais vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point ça tombait. J’étais trempé jusqu’au caleçon. Comme si j’avais sauté dans une piscine. Et je vois ces canapés, et je me demande ce qu’ils font là. D’accord, ils sont franchement moches, mais encore en bon état, et ici c’est Berlin alors avec un peu de tissu bariolé et une agrafeuse en peut en faire des meubles hyper tendance. Est-ce un déménagement qui s’est interrompu ? Les restes du vide grenier de l’appart de l’acteur qui jouait l’inspecteur Derrick ? Une installation avant-gardiste de l’école de Leipzig? Keine Ahnung.


A présent imaginez moi en mode reverse, marchant à l’envers et rentrant dans le parc en lui tournant le dos. Dans une marre d’eau de pluie, que vois-je ? Deux petits moustiques turcs qui se croient à la piscine et invectivent les promeneurs d’un « Haben Sie ein Kamera ? » pas trop poli. C’est qu’ils voudraient bien immortaliser ce moment, tellement extraordinaire dans leur courte vie passée à Kreuzberg. Ils pourraient dire aux copains : « nous on s’est baigné dans le Gorlizerpark bande de nazes». Et les autres, les copains, ils resteraient sur place, bluffés. En même temps, et c’est ce que je m’suis dit directement, comment auraient-ils pu récupérer les photos de l’appareil d’un passant. Problème.


On continue à remonter le temps, pour me retrouver planter sous un arbre, entouré par une bande d’américains, à regarder notre barbecue prendre l’eau. On n’était pas les plus à plaindre, parce qu’autour de nous il y a avait de grandes tribus turcs, et une fête de famille africaine. Ils avaient sorti les grands moyens pour picniquer et se retrouvaient le bec dans l’eau (ho ho) maintenant que la tempête avait éclaté. La pluie tombait si vite que la terre n’avait pas le temps d’absorber et le sol herbeux se tapissait d’une immense flaque. Le chemin goudronné qui traverse le parc ressemblait maintenant à un ruisseau. Sur les pelouses, quelques berlinois hippies défiaient les gouttes en courant torses nus dans tous les sens. A moins que ce n’ait été pour eux qu’un moyen de se laver gratis.

Quelques minutes plus tôt, j’étais assis, installé sur une couverture dépliée sur l’herbe, prêt à engloutir mon sandwich saucisses – moutarde - salade de pommes de terre. J’avais rejoint un ami américain et sa clique pour fêter le 4 juillet. J’étais venu avec deux bières, et des pas chères en plus, et j’avais déjà vidé deux canettes (pas les miennes) et m’étais régalé avec deux hot-dogs. C’est ça les bons plans, quand on ingurgite plus que ce qu’on apporte.


Je vous parlais de la famille africaine, et bien en voici une petite illustration. Au premier plan, deux des quinze gamins (charmants) qui gambadaient partout sous l’œil vigilant d’une grosse mama préposée à leur surveillance et à la distribution de bonbons. Derrière, les tentes.


Gorlizerpark, pour y venir j’avais pris Invahoé et j’avais traversé Berlin du Nord au Sud. Arrivée à l’église en briques, on sait qu’on est arrivé. C’est là que j’avais fêter le 1er mai, enfin dans la Oranienstrasse qui est juste à côté.


Damned. Je n’ai plus de photos pour remonter le temps ! Ah, si, mais ça date de la veille. J’étais allé dîner chez une copine italienne au nord de chez moi, vers la station Schönhauser Allee, et j’avais été frappé par le bâtiment qu’on voyait par sa fenêtre. Un immeuble normal, enfin berlinois, avec, et c’est là le détail original, une vaste surface de panneaux solaires sur le toit. Et moi je ne savais pas que c’était possible de coller des panneaux solaires sur un toit incliné, du moins pas autant.


Après le dîner (salade de pâtes pour ne surtout pas sortir du cliché italien), on est allé faire un petit tour sur le toit de ma copine avec les amis allemands de ses colocataires. Je précise pour rassurer mes chers parents que ce toit là n’était pas en pente ! Une bière à la main, une clope dans l’autre, j’ai eu droit à impression soleil couchant sur les toits de la ville. Très relaxant. On voyait parfois les avions décoller depuis l’aéroport de Tegel situé dans cette direction.


Pour finir ce billet, on rembobine la cassette, on retourne à mes canapés et on va de l’avant. J’étais venu avec Ivanhoé, il fallait donc que je reparte avec lui. Je ne pouvais pas le laisser à l’ennemi, pas Invanhoé. Et là, je peux vous dire que ça a été plus qu’épique. Un combat avec les éléments. J’ai du enlever mes lunettes pour y voir quelque chose, tellement il y avait de gouttes dessus. Et puis pas moyen de rouler sur les bandes cyclables, au risque de se faire méga-éclabousser par les grosses berlines passant à toute blinde sur la chaussée. Le trottoir donc, et tranquilo, avec pour frein la semelle de mes Campers. Vive l’aqua-planning à vélo ! Je suis rentré chez moi, j’ai mis toutes mes fringues à sécher et je me suis fait un thé pendant que dehors ça dégoulinait encore. Un vrai bonheur. Bon, sur la photo il ne pleut pas. Et oui, siouxement j’avais attendu une éclairci pour me remettre en selle, mais la belle n’a duré que quelques minutes et sitôt parti, sitôt les nuages se sont remis à pisser. Pas de chance, mais en même temps j’adore être sous la pluie, complètement saucé, à me dire que de toute façon, que je cours à perdre haleine ou que je traîne de la pâte comme en vacances, ça ne change pas grand chose. Proverbe: rien ne sert de courir sous la pluie quand on est déjà mouillé !


Voilà, j’espère pouvoir vous parler du beau temps d’ici un jour, mais c’est toujours pourri ici. Pas d’amélioration en vue avant la semaine prochaine. Ce soir je vais au Prater, le Biergarten de la dernière fois, pour une émouvante soirée de retrouvailles avec mes anciens camarades du Vorkurs (les cours de langue que j’ai pris en mars) et mon chouette ancien prof’. Je vais me prendre une saucisse et deux grandes pintes, miam. Faut juste pas que j’oublie mon parapluie.

Allez, bon vent.

vendredi 3 juillet 2009

Encore deux mois.

Salut,

Me voilà de retour à Berlin, après une semaine passée en France. Ici ça commence sérieusement à sentir le départ. Pas tellement pour moi, qui reste encore quasiment deux mois pleins, mais pour beaucoup de mes camarades erasmus qui abandonnent la ville à la fin juillet.


Cette semaine je suis allé au musée juif (jüdisches Museum), d’où cette première photo. Je précise que c’est un escalier, puisqu’on ne voit pas bien les marches qui sont cachées dans l’ombre en bas du cliché. Le musée juif est une étape touristique incontournable de Berlin, et je me devais donc d’y faire un tour. Il était sur ma liste des incontournables à visiter depuis un baille. Deux questions se posent lorsqu’on décide de visiter ce musée : quel est l’intérêt de la collection, et le musée ne doit-il sa renommée qu’à son architecture hors normes?


Pour être honnête, je n’ai été emballé par l’architecture. De l’extérieur, je trouve le musée quelconque. A l’intérieur, il y a quelques bonnes idées, mais le concept l’emporte systématiquement sur la fonction de muséale, et au bout du compte il n’est pas très agréable de déambuler dans les couloirs. Il y a des angles, des marches (j’ai failli me casser la gueule), des passerelles et des double-couloirs qui brisent le cheminement, sans apporter la richesse attendue à la traversée des espaces. Et puis on étouffe un peu, les pièces sont étroites, ça manque de volume. Le musée se déroule selon deux axes, celui de l’exile et celui de l’holocauste. Ces pistes se croisent (d’où les doubles couloirs) en permanence. Au début, on est séduit, puis irrité. Le clou du musée est donné dès le départ : le jardin de l’exile et la tour de l’holocauste. On accède à ces deux espaces au bout de cinq minutes, après avoir vu dix malheureuses vitrines sans grands intérêt. Le jardin de l’exile développe le même concept que le mémorial aux juifs assassinés d’Europe (en lui étant antérieur) : un damier de grandes stèles de béton. Dans le jardin, les stèles sont surmontés d’oliviers, et encrées dans un sol inclinée. Le but : faire ressentir au visiteur le fameux concept de désorientation, ici désorientation des juifs forcés au départ. Ce qui m’a intrigué, c’est que les deux mémoriaux se ressemblent beaucoup, pour évoquer pourtant deux sujets différents, d’un côté l’exile, donc la vie, et de l’autre l’extermination. A méditer.



L’autre pièce maîtresse, c’est la tour de l’holocauste. On passe une porte anti-bruit, qu’une hôtesse du musée nous ouvre, et là, pof, on se retrouve dans une salle vide, triangulaire, haute de plusieurs étages, aux murs nus et éclairée seulement par une petite fente dans le béton située en hauteur. L’effet est très puissant. On se retrouve en cellule, ou dans une chambre à gaz. Dommage qu’il n’y ait qu’une seule salle, j’aurai voulu un labyrinthe sur le modèle.



Le reste du musée n’est pas franchement palpitant, car présente un contenu souvent trop anecdotique composé de donations hétéroclites. Des bribes de destins, de coutumes, des objets divers. Les mises en scène sont moches, ou destinées aux enfants. Je trouve qu’une place trop importante est accordée à la religion juive au moyen-âge (sujet qui me passionne moyennement), et qu’on passe trop rapidement sur le chapitre de l’holocauste. Il y a par contre une exposition de photos sur Israel vachement intéressante. Je reviens à l’architecture, pour dire qu’il n’y a presque pas de fenêtres, seulement des puits de lumières, et quelques bandes vitrées ouvertes sur l’extérieur qui nous rappelle qu’on est à Berlin. Je trouve que la photo suivante est typique de Berlin. Ces barres d’immeubles, mouillées par la pluie, avec quelques touches de couleur aux facades.
Au deuxième étage, après la marche qui a failli avoir ma peau, on a droit à une présentation des objets de la culture juive du quotidien, et notamment une chouette collection de kippas pour enfants toutes plus funky les unes que les autres. Petite sélection :



Sorti du musée, il pleuvait. Super. Je me suis abrité sous le grand parasol d’une buvette à côté du musée et me suis achetée une bionade en attendant que ça passe. Parce que bon, j’étais venu avec Invanhoé et je ne voulais pas pédaler sous la flotte. Vingt minutes plus tard, j’étais reparti direction la maison.


Sur le chemin, à vélo je suis passé par les rues un peu chic de Berlin, autour du Gendarmenmarkt (le marché des gens d’armes). C’est le quartier où se sont installés les Huguenots français, d’où le nom. On y trouve des restaurants un peu snob, des agences de communication et des boutiques de luxe. On y trouve aussi une gendarmerie, mais pas exactement comme celles qu’on a en France.


Aucun rapport, mais l’autre jour je me suis cuisiné du porc au curry avec des petits oignons, des carottes et des tomates cerises. J’ai aussi trouvé (enfin) du riz basmati en sachet plastique. C’était bien bon.


Je profite de ce billet pour vous parler d’une Fiat qui me hante. Je la vois partout, à côté de la fac et à côté de chez moi. Je ne sais pas si c’est à chaque fois la même bagnole, mais c’est possible parce qu’une voiture comme ça ce n’est pas si fréquent. On dirait un peu qu’elle est faite en légo. Admirez plutôt :


Dans le même genre, hier j’ai vu en bas de chez moi un camion poubelle assez fantaisiste. Je crois que c’est pour aller avec les gros tuyaux colorés.


Pour finir, et vous mettre l’eau à la bouche de bières et de saucisses, parlons de Biergarten. Comme nous sommes déjà en juillet, et même si les beaux jours ne sont pas vraiment là, les Biergarten ont enfin rouvert! Qu’est-ce que c’est agréable ce genre d’endroit, je suis fan. C’est une habitude typiquement allemande, que même les Hollandais, pourtant grands buveurs de bières, n’ont pas adopté. Sans doute faute d’espace dans leur si petit pays. Pour ceux qui ignorent de quoi je parle, petite explication : vous vous représentez une auberge à ciel ouvert, avec de grandes tables, des lampions, parfois des fontaines, plein de gens qui boivent des bières et mangent des saucisses, des bretzels et des cornichons dans la bonne humeur, le tout au centre d’un pâté de maison donc à l’abri de la circulation. Que demande le peuple ? Plus de Biergarten !


Voilà pour aujourd’hui. Bon vent, courage à ceux qui bossent encore. Les autres, ceux qui sont en vacances, profitez de votre chance, baladez-vous et envoyez moi des photos de vos aventures (ensoleillées).

Ps : je vais tâcher de vous proposer un nouveau sondage. Et j'ai écrit en gris cette fois-ci, par respect pour vos yeux. Dites-moi si c'est mieux comme ça.

mardi 23 juin 2009

Berlin Blues

Bonjour,

l'autre jour, j'ai invité des amis à manger. C'était super, seulement le lendemain ils n'étaient plus là et la vaisselle me restait sur les bras.


On ne le dira jamais assez, créer du lien social a un coût. J'avais préparé un délicieux taboulé libanais, parfaitement citronné et plein de saveurs, suivi par du poulet à l'estragon et un gratin dauphinois. Ca n'a pas été de tout repos de gérer les différents temps de cuisson, et puis que ce soit bon à la fin, mais je m'en suis sorti, et ous les applaudissements de mon public! J'exagère un peu, mais tout le monde m'a dit que c'était délicieux. Je pense que mes invités internationaux avaient besoin de conforter le cliché qui veut que les Français cuisinent bien. Et moi aussi d'ailleurs, je voulais être à la hauteur. On a beaucoup picolé, et que du vin français. Une amie australienne avait apporté un vachement bon bourgogne rouge, qu'elle avait du payer plutôt cher vu les prix des bouteilles française ici à Berlin (enfin, si on décide de prendre quelque chose de meilleur que la cuvée Napoléon ou le Bordeaux prestige...). Vérifiez donc, les assiettes sont vides!

Oui je sais, le truc dans la petite assiette au centre, c'est une tranche de pain de mie. Je mérite la damnation éternelle, mais laisser moi d'abord m'expliquer. Je voulais acheter des baguettes, malheureusement les choses ne sont pas passées comme prévues. En fait j'avais chargé une fFançaise (la seule invitée) d'acheter le pain, et elle m'a planté, pretextant le lendemain qu'elle avait confondu les dates et oublié son portable... Mouais, je l'ai pas encore revu depuis. Sinon niveau ambiance, en plus du pinard, on avait Paul. Paul, c'est un néerlandais qui joue bien de la guitarre, qui chante et qui, surtout, connait quasiment toutes les chansons du monde! Vraiment chouette, particulièrement lorsqu'il improvisait de nouvelles paroles pour me souhaiter mon anniversaire.


Ah, mais j'oubliais de vous parler d'un invité de dernière minute! Balimann évidemment, le chat. Il n'a pas été trop chiant, notamment parce que Kirk l'américain a établi avec lui une sorte de contact psychique apaisant, mais il a quand même tenté de dévaliser la poubelle le lendemain matin. Une seule solution: descendre la dite poubelle. Putain de chats, impossible de lutter face à leur témérité.


Restons dans la rubrique poubelle (j'espère que ce n'est pas une de mes nouvelles obsessions), pour que je vous parle une fois de plus du Pfand (consigne), mon marronnier favori. Voici une poubelle berlinoise normale. Oui, elle sont oranges avec une sorte de trou sur la gauche pour écraser les mégots. Et dessus, que voyez-vous? Un autocollant, c'est bien ça. Enfin il y en a plusieurs, mais je vous parle de celui qui est blanc au milieu. Une idée de ce qu'il veut dire?


On voit rien? Oui mais avec ce que j'ai dit avant à propos de Pfand, vous êtes sur la piste. Bon, d'accord, rapprochons-nous un peu. C'est clair à présent? Si vous êtes perdu je vous conseille vivement d'aller consulter un neurologue.



Il ne faut pas jeter ses bouteilles vides dans la poubelle, c'est très mal. Il faut les déposer à son pied pour que les clochards puissent les récupérer et aller gratter quelques centimes au supermarché. Je ne sais pas d'où sort cet autocollant, en tout cas ce n'est pas une initiative de la mairie.






Et maintenant, une histoire photographique:

Il était déjà presque 9 heure, et Herr Matula se rendait à son travail, en tournant dans la Tor StraBe comme chaque matin. Il pleuvait, une pluie fine et ininterrompue qui rebondissait sur les feuilles des tilleuls. Il n'y avait personne au table en bois devant les vitrines des Spätikauf. Sur le trottoir, un drôle de mec passait avec son vélo. Il portait un kway violet fluo et des bottes de caoutchouc. A l'approche du feu, Herr Matula ralentit un peu, quand soudain le véhicule de devant stoppa net, sans avertissement. Herre Matula ne pu éviter la collision, qui lui emboutit le capo dans un bruit de poubelle qu'on vide dans une benne. Et merde, il allait être en retard au bureau.


Arrivée au bureau vers 11h, parce qu'il avait fallu remplir les constats, faire remorquer la voiture et prendre un taxi, Herr Matula s'était fait savonné par le patron. Il travaillait dans un grand immeuble en pierre grise, lustrée, sans âme. Heureusement que la société était installé au dernier étage, au moins il y avait une vue sur le carrefour. Pour compenser son retard, Herr Matula resta jusqu'à 21h au bureau, à mettre à jour le fichier excel des ventes.


Il sortit de l'ascenseur en trainant des pieds. A cette heure-ci il n'y avait plus personne derrière le comptoir d'accueil dans le hall. Il était vanné, il avait faim, ses coudes étaient douloureux à force d'avoir été appuyés sur le bureau. Herr Matula descendit sur le quai du U-Bahn, et dépassa un asiatique qui vendait à la sauvette des cigarettes russes. Arrivée du métro dans 9 minutes. Bon, plus qu'à attendre. Il n'avait pas envie de rentrer directement chez lui. L'idée se faire crier dessus par Anne à cause de la voiture l'enervait d'avance. Après une journée pareille, il pouvait bien s'offrir un peu de bon temps. Il connaissait un endroit vers Charlottenburg, le LSD. Il faudrait par contre qu'il essaie de ne pas rentrer trop tard, parce demain il bossait.


Allez, bon vent.

vendredi 12 juin 2009

Quand il pleut, on fait la cuisine.

Bonjour,
Le temps est mauvais à Berlin, et ça fait deux semaines que ça dure.


Ce qui fait que les photos d’aujourd’hui seront sans doute un peu tristounettes. Commençons avec un façade bien monotone, d’un bâtiment de style RDA situé derrière Alexanderplatz.


Le 4 juin, c’était mon anniversaire, alors je me suis fait un déjeuner d’anniversaire tout seul que j'ai mangé tout seul. Bon, je sais, c’est pas de la haute gastronomie mais c’était bon quand même. Le truc marron et violet, c’est des oignons rouges et des champignons. Et rassurez-vous, après j'ai vu des amis, si c'est vrai, et non je n'ai pas passé la journée tout seul à la maison.


Ce soir je me lance dans quelque chose de plus ambitieux : j’ai invité du monde à diner, nous serons une dizaine, et c’est moi qui cuisine ! Oh oh oooh. Au menu, taboulé libanais en entrée, avec surtout de la menthe et du persil, et en plat du poulet à l’estragon accompagné d’un gratin dauphinois. J’ai aussi acheté trois bouteilles de vins français. Ce ne sont pas de grands vins, mais vu les prix du "bon" vin français ici, j'me suis limité à du raisonnable. En fait, je me suis aussi laissé avoir/guider par la «médaiiiiille d’or Paris 2009» collée sur deux des bouteilles. J’espère que ce sera bon. Au moins, on a à picoler. On va tous se serrer dans la cuisine, mais heureusement la table à deux rallonges. A propos de cuisine, l’autre jour j’y ai vu par la fenêtre une poubelle volante.


Je crois que je vous le savez, mon immeuble est en travaux permanents. Le propriétaire et quelques-uns de ses amis ouvriers ont entrepris, je ne sais il y a combien de mois, de refaire le toit de l’immeuble eux-mêmes. Ils y sont encore, et se servent de la poubelle hissée avec un treuil pour convoyer je ne sais quoi. Tuiles, parpaings, gravas, drogues?

Comme la supercherie avec Invanhoé vous a plu, mais en a sans doute laissé certains dubitatifs quant au sort réel de mon vélo - "Est-il toujours envie oui ou non, j’ignore de le savoir!"- je vous montre une preuve d'existence.


Bref, voici cette belle photo de mon destrier à cycles, et en action s'il vous plait, qui nous permet de commencer la visite pluvieuse de, de, de… Ah bah non, ce serait trop facile de vous dire la réponse comme ça. Une devinette crient les vrais fans ! D’accord. De quelle rue/avenue s'agit-il? Un indice s’est glissé dans ce cliché.


Alexanderplatz, à l’entrée de la Karl Marx Allee (et oui, c’était ça la réponse), quand il pleut, et bien c’est très triste, encore plus triste que d’habitude, et très gris, très très gris, et un peu délabré aussi.


Pour trouver le chemin de l’ancienne Avenue Staline, c’est facile, il suffit de suivre les AmpelMäner, ces petits bonhommes verts des feux de signalisation de la DDR, qui servent aujourd’hui d’emblème touristique à Belrin. Va savoir pourquoi il y en a trois d’un coup sur ce graffiti ? Je pense que c’est un peu comme dans retour vers le futur. Le Ampelman de droite, le plus jeune, est retourné dans le passé (avec une machine, en tombant dans un vortex, c'est pas important), et a accidentellement modifié le cours de l’histoire en empêchant son arrière-grand-mère de faire un enfant avec son arrière-grand-père (peu importe la manière, on ne veut pas le savoir), ce qui fait que le grand-père Ampelman, le bonhomme vert qui est à gauche sur le photo, est en train de disparaître, rattrapé par une nouvelle réalité perturbant le continuum espace-temps. Je m'excuse, mais il faut bien que je raconte des trucs entre les étapes sinon on aura bouclé la visite dans 1 minute 30. On continuuuue?


En passant à vélo entre la chaussée de la Karl Marx Allee et son trottoir démesuré et bordé de pelouse (donc en roulant sur la piste cyclable, oui c'est bien ça) nous croisons alors à plusieurs reprises un portrait de Martine Aubry. Ah ah, alors pour faire comme Cohn Bendit, la Martine se lance dans la politique en Allemagne sans rien avoir dit aux journaux? Ah non en fait, ce n’est pas Aubry mais une candidate SPD aux Européennes. Sâcrée propagande du PS en tout cas; le parti devrait l'embaucher en tant que sosie de Martine pour les meetings à risque.


Bon alors on a un peu roulé sur la Karl Marx Allee, et puis pof d’un coup, le soleil se couche. C'est qu’il est déjà 22H47 quand même. Il a beaucoup plus, et alors on est là sur son vélo, et on se dit qu’on aimerait mieux être à la maison. Allez, courage, dans 15 minutes on y est.


Sinon, ces derniers temps j’ai joué au ping-pong avec mon ami américain Kirk et un ami à lui, un autre américain. C’était chouette, j’ai bien joué et je me suis dit que parfois les cours de sport du lycée et les vieilles tables de ping-pong des maisons de vacances avaient du bon et pouvaient préparer un homme à affronter les épreuves de l'avenir.


J’ai aussi bu pas mal de Rothaus, la meilleure et la plus chère des bières, au gout si rustique et un peu fruité, aux bons céréales, à la robe dorée comme la fôret à la mi-automne. Elle ne vient pas de Berlin celle-là, mais de la Forêt Noire, et j’en profite pour faire en passant une dédicace à mon ami Simon venu de cette région reculée d’Allemandie. Vous avez déjà vu l’étiquette, mais pourquoi se priver d’un petit rappel. Et puis elle est tellement belle.


En exclusivité mondiale à présent, voici le cliché qui m’a été acheté 120 000 euros par Paris-Match: ma professeur de cours de langue de dos, occupée à faire marcher le vieil ordinateur. Comme vous pouvez le constater sur ces images poignantes, le tableau est effectivement blanc. C’est beau.


Et après les cours, un shot de tonus en allant faire un saut à la cafet' avec les amis. Heu, non, quittons le ton Hélène et les garçons, c'est trop horrible. Bref, il existe une cafeteria secrète au premier étage de la fac, ou on peut boire un vrai expresso italien, avec vue sur le dôme de la bibliothèque. Grandiose.


Enfin, pour terminer le billet du jour, je voudrais lancer un appel aux pouvoirs publics français et allemand : libérez Alex! Oui, libérez-le. S’il vous plait. Fra-ter-ni-té! Fra-ter-ni-té! Vous n’avez pas le droit de garder en prison un innocent. Tous avec moi! Liberté Liberté!


Je rentre en France dans dix jours, pour une petite semaine de rechargeage de batterie à coup de pinard, de bonne cuisine, de famille et d’amis.

Bon vent et à la prochaine.

ps: il y a aussi à Berlin des parcs, du soleil, des oiseaux, des restaurants, la vie n'est pas triste et humide tout le temps!

mercredi 3 juin 2009

Mes nuits seront plus douces.

Schönen Abend,

D'abord, une jolie photo qui s'inscrit dans ma lignée hommage à Wim Wenders. Elle a été prise à l'aube, vers les cinq heures du matin, en rentrant à pieds des bords de la Spree.


Ensuite: chose promise, chose due. Voici donc la fameuse photo de mon expérience absolument lynchéenne. J'ai croisé ce grand chien noir un soir, dans un bar appelé le "Fire". Vous aurez remarqué que l'endroit tient son nom des télés-feu-de-cheminée, qui donnent à la décoration un petit quelque chose de Twean Peaks et aux clients l'impression d'être dans un étrange et paisible rêve éveillé.


Après un silence prolongé, qui s'explique par un long weekend que j'ai passé à Cracovie et quelques menues besognes administratives à écluser, me revoilà plus en forme que jamais. D'autant que j'ai un nouveau matelas! Je sais, cette transition est dure à encaisser, mais reprenez-vous. C'est un grand deux-places bien épais (je dirais aux alentours de 22 cm), qui va vite me faire oublier l'austère paillasse qui me servait de lit jusqu'alors. J'avais l'épaule qui me rentrait dans le torse à longueur de nuit, et craignais une déformation irréversible de mon élégante silhouette. Admirez un peu le mille-feuille.


Et sans plus attendre, on enchaîne avec un quizz spécial Berlin! Prêt? Alors allons-y. D'où a bien pu être prise la photo suivante? Pour vous aider, je peux dire qu'un indice est caché quelque part dans l'image...


Vous avez trouvé? Du haut de la Fernsehturm? Bravo! Et pour info, c'est une vue de l'Alexanderplatz. Je suis monté en haut de la tour pour la toute première fois (dans un ascenseur qui sent le fromage) seulement il y a quelques jours. C'est payant, c'est cher, mais ça vaut le coup! La photo suivante montre les barres de l'ex Berlin est (difficile à prononcer ex-est) qui s'alignent derrière la place. Non non, ce n'est pas Argenteuil, ni une maquette!

L'autre jour en marchant sous les tilleuls d'Unter den Linden (ça qui veut déjà dire "sous les tilleuls," mais si j'écris "en marchant sous les tilleuls de sous les tilleuls", on comprend plus rien du tout), l'équivalent berlinois des Champs-Elysées, j'ai enfin pensé à prendre une photo qui me trottait dans la tête depuis longtemps: celle du magnifique logo de la compagnie aérienne russe Aeroflot! Ca donne envie, non? Vodka, cornichons, eau de toilette de contrebande et réacteur défectueux...


Et pour rendre à César ce qui m'appartient, et faire un petit clin d'œil à Alex qui est venu me rendre visite le weekend dernier, je vous présente le mariage parfait du matin ou des petites pauses de l'après midi (entre deux longues séances de claviotage de mémoire): café et Leibniz au chocolat! Lecker, rien que de poster la photo ça me donne envie.


Toujours avec Alex, nous avons brunché en terrasse au café Gagarin, à deux pas du parc du château d'eau dans Prenzlauer Berg. Ambiance conquête de l'espace soviétique, très bon pain, petit-déjeuner copieux et jolies tasses à la russe! En plus le soleil était presque de bonne humeur.


La photo suivante est assez marrante, mais peut toutefois choquer la sensibilité des électeurs de droite puritains les plus cons. Petit indice (j'ai un truc avec les devinettes ce soir moi), ce n'est pas de la réclame pour une grosse Wurst, en tout cas pas au sens propre du terme... Pour les non-anglophones, le logo peut aider à faire comprendre de quoi il retourne. Je pense que ce n'est pas à Paris qu'on verrait ça... m'enfin y'a bien eut Yannick Noa en slip Sloggy sur des arrêts de bus.


Direction l'East Side Gallery à présent. Tout le monde a son audio-guide branché? Alors l'East Side Gallery, c'est le plus long pan de mur donné à voir à Berlin. 1,3 km de béton qui double la rive droite de la Spree, de la Ostbahnhof à la station Warschauer Strasse. C'est aussi une série de fresques en plein air, constituant un "monument à liberté" (le terme n'est pas de moi, donc vous pouvez vous moquer). Mais faute de fil barbelé à lames de razoir et de mitralleuses flash-ball à détecteur de mouvement, les peintures ont été, au fil des années, très dégradées par ces connards de touristes. C'est pourquoi une association a décidé de retaper tout ça. Un grand coup de grattoir, une couche de peinture blanche et hop, on appelle les mêmes artistes pour qu'ils nous repondent quelques chose. Il y a de tout, du pas mal au très très moche. Appréciez la petite ironie, qui veut qu'on restaure le mur vingt ans après l'avoir abattu.


J'ai bien aimé ce remake de Guernica à la sauce berlinoise.


Et pour finir ce billet du mardi, le premier du mois de juin, je suis trop triste parce qu'on m'a vandalisé Invahoé... Je l'ai retrouvé un matin en bas de chez moi, amputé. Salaud!


Bon, nan, je blague. C'est pas mon vélo ce blessé de guerre. Ivanhoé va très bien, à l'abri dans la cour de l'immeuble. Faudrait voir à travailler un peu plus votre sens de l'observation quand même.

Allez, bon vent, votez bien aux européennes (j'ai dit BIEN!), et jeudi prochain, pensez à manger de la rillette, de la mère Loïc, du comté, du Saint-Marcelin ou du reblochon tartiné sur du pain poilâne grillé, arrosé d'un Bourgogne blanc bien frais, installé devant Roland Garros!
vivre à Berlin
 
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