jeudi 9 juillet 2009

Un après-midi en plein déluge.

Salut les zigomars sans plumes,

Bon alors de quoi qu’on parle aujourd’hui ? Je voudrais vraiment, mais alors là croyez-moi, vraiment vraiment, vous écrire à propos d’autre chose que de la pluie, parce qu’alors là y’en a ras le bol de la pluie sur Berlin. Pourtant, il pleut et j’peux rien y changer. Scheiße.


Je vais dérouler le fil de mon histoire à l’envers ce coup-ci. Alors commençons par ma rencontre avec un ensemble de salon détrempé. Deux canapé,s un deux places et un trois places, avec leur pote le gros fauteuil. Ils étaient abandonnés là, au bord du Gorlizerpark, sous une pluie battante. Parce que pour pleuvoir, mais vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point ça tombait. J’étais trempé jusqu’au caleçon. Comme si j’avais sauté dans une piscine. Et je vois ces canapés, et je me demande ce qu’ils font là. D’accord, ils sont franchement moches, mais encore en bon état, et ici c’est Berlin alors avec un peu de tissu bariolé et une agrafeuse en peut en faire des meubles hyper tendance. Est-ce un déménagement qui s’est interrompu ? Les restes du vide grenier de l’appart de l’acteur qui jouait l’inspecteur Derrick ? Une installation avant-gardiste de l’école de Leipzig? Keine Ahnung.


A présent imaginez moi en mode reverse, marchant à l’envers et rentrant dans le parc en lui tournant le dos. Dans une marre d’eau de pluie, que vois-je ? Deux petits moustiques turcs qui se croient à la piscine et invectivent les promeneurs d’un « Haben Sie ein Kamera ? » pas trop poli. C’est qu’ils voudraient bien immortaliser ce moment, tellement extraordinaire dans leur courte vie passée à Kreuzberg. Ils pourraient dire aux copains : « nous on s’est baigné dans le Gorlizerpark bande de nazes». Et les autres, les copains, ils resteraient sur place, bluffés. En même temps, et c’est ce que je m’suis dit directement, comment auraient-ils pu récupérer les photos de l’appareil d’un passant. Problème.


On continue à remonter le temps, pour me retrouver planter sous un arbre, entouré par une bande d’américains, à regarder notre barbecue prendre l’eau. On n’était pas les plus à plaindre, parce qu’autour de nous il y a avait de grandes tribus turcs, et une fête de famille africaine. Ils avaient sorti les grands moyens pour picniquer et se retrouvaient le bec dans l’eau (ho ho) maintenant que la tempête avait éclaté. La pluie tombait si vite que la terre n’avait pas le temps d’absorber et le sol herbeux se tapissait d’une immense flaque. Le chemin goudronné qui traverse le parc ressemblait maintenant à un ruisseau. Sur les pelouses, quelques berlinois hippies défiaient les gouttes en courant torses nus dans tous les sens. A moins que ce n’ait été pour eux qu’un moyen de se laver gratis.

Quelques minutes plus tôt, j’étais assis, installé sur une couverture dépliée sur l’herbe, prêt à engloutir mon sandwich saucisses – moutarde - salade de pommes de terre. J’avais rejoint un ami américain et sa clique pour fêter le 4 juillet. J’étais venu avec deux bières, et des pas chères en plus, et j’avais déjà vidé deux canettes (pas les miennes) et m’étais régalé avec deux hot-dogs. C’est ça les bons plans, quand on ingurgite plus que ce qu’on apporte.


Je vous parlais de la famille africaine, et bien en voici une petite illustration. Au premier plan, deux des quinze gamins (charmants) qui gambadaient partout sous l’œil vigilant d’une grosse mama préposée à leur surveillance et à la distribution de bonbons. Derrière, les tentes.


Gorlizerpark, pour y venir j’avais pris Invahoé et j’avais traversé Berlin du Nord au Sud. Arrivée à l’église en briques, on sait qu’on est arrivé. C’est là que j’avais fêter le 1er mai, enfin dans la Oranienstrasse qui est juste à côté.


Damned. Je n’ai plus de photos pour remonter le temps ! Ah, si, mais ça date de la veille. J’étais allé dîner chez une copine italienne au nord de chez moi, vers la station Schönhauser Allee, et j’avais été frappé par le bâtiment qu’on voyait par sa fenêtre. Un immeuble normal, enfin berlinois, avec, et c’est là le détail original, une vaste surface de panneaux solaires sur le toit. Et moi je ne savais pas que c’était possible de coller des panneaux solaires sur un toit incliné, du moins pas autant.


Après le dîner (salade de pâtes pour ne surtout pas sortir du cliché italien), on est allé faire un petit tour sur le toit de ma copine avec les amis allemands de ses colocataires. Je précise pour rassurer mes chers parents que ce toit là n’était pas en pente ! Une bière à la main, une clope dans l’autre, j’ai eu droit à impression soleil couchant sur les toits de la ville. Très relaxant. On voyait parfois les avions décoller depuis l’aéroport de Tegel situé dans cette direction.


Pour finir ce billet, on rembobine la cassette, on retourne à mes canapés et on va de l’avant. J’étais venu avec Ivanhoé, il fallait donc que je reparte avec lui. Je ne pouvais pas le laisser à l’ennemi, pas Invanhoé. Et là, je peux vous dire que ça a été plus qu’épique. Un combat avec les éléments. J’ai du enlever mes lunettes pour y voir quelque chose, tellement il y avait de gouttes dessus. Et puis pas moyen de rouler sur les bandes cyclables, au risque de se faire méga-éclabousser par les grosses berlines passant à toute blinde sur la chaussée. Le trottoir donc, et tranquilo, avec pour frein la semelle de mes Campers. Vive l’aqua-planning à vélo ! Je suis rentré chez moi, j’ai mis toutes mes fringues à sécher et je me suis fait un thé pendant que dehors ça dégoulinait encore. Un vrai bonheur. Bon, sur la photo il ne pleut pas. Et oui, siouxement j’avais attendu une éclairci pour me remettre en selle, mais la belle n’a duré que quelques minutes et sitôt parti, sitôt les nuages se sont remis à pisser. Pas de chance, mais en même temps j’adore être sous la pluie, complètement saucé, à me dire que de toute façon, que je cours à perdre haleine ou que je traîne de la pâte comme en vacances, ça ne change pas grand chose. Proverbe: rien ne sert de courir sous la pluie quand on est déjà mouillé !


Voilà, j’espère pouvoir vous parler du beau temps d’ici un jour, mais c’est toujours pourri ici. Pas d’amélioration en vue avant la semaine prochaine. Ce soir je vais au Prater, le Biergarten de la dernière fois, pour une émouvante soirée de retrouvailles avec mes anciens camarades du Vorkurs (les cours de langue que j’ai pris en mars) et mon chouette ancien prof’. Je vais me prendre une saucisse et deux grandes pintes, miam. Faut juste pas que j’oublie mon parapluie.

Allez, bon vent.

vendredi 3 juillet 2009

Encore deux mois.

Salut,

Me voilà de retour à Berlin, après une semaine passée en France. Ici ça commence sérieusement à sentir le départ. Pas tellement pour moi, qui reste encore quasiment deux mois pleins, mais pour beaucoup de mes camarades erasmus qui abandonnent la ville à la fin juillet.


Cette semaine je suis allé au musée juif (jüdisches Museum), d’où cette première photo. Je précise que c’est un escalier, puisqu’on ne voit pas bien les marches qui sont cachées dans l’ombre en bas du cliché. Le musée juif est une étape touristique incontournable de Berlin, et je me devais donc d’y faire un tour. Il était sur ma liste des incontournables à visiter depuis un baille. Deux questions se posent lorsqu’on décide de visiter ce musée : quel est l’intérêt de la collection, et le musée ne doit-il sa renommée qu’à son architecture hors normes?


Pour être honnête, je n’ai été emballé par l’architecture. De l’extérieur, je trouve le musée quelconque. A l’intérieur, il y a quelques bonnes idées, mais le concept l’emporte systématiquement sur la fonction de muséale, et au bout du compte il n’est pas très agréable de déambuler dans les couloirs. Il y a des angles, des marches (j’ai failli me casser la gueule), des passerelles et des double-couloirs qui brisent le cheminement, sans apporter la richesse attendue à la traversée des espaces. Et puis on étouffe un peu, les pièces sont étroites, ça manque de volume. Le musée se déroule selon deux axes, celui de l’exile et celui de l’holocauste. Ces pistes se croisent (d’où les doubles couloirs) en permanence. Au début, on est séduit, puis irrité. Le clou du musée est donné dès le départ : le jardin de l’exile et la tour de l’holocauste. On accède à ces deux espaces au bout de cinq minutes, après avoir vu dix malheureuses vitrines sans grands intérêt. Le jardin de l’exile développe le même concept que le mémorial aux juifs assassinés d’Europe (en lui étant antérieur) : un damier de grandes stèles de béton. Dans le jardin, les stèles sont surmontés d’oliviers, et encrées dans un sol inclinée. Le but : faire ressentir au visiteur le fameux concept de désorientation, ici désorientation des juifs forcés au départ. Ce qui m’a intrigué, c’est que les deux mémoriaux se ressemblent beaucoup, pour évoquer pourtant deux sujets différents, d’un côté l’exile, donc la vie, et de l’autre l’extermination. A méditer.



L’autre pièce maîtresse, c’est la tour de l’holocauste. On passe une porte anti-bruit, qu’une hôtesse du musée nous ouvre, et là, pof, on se retrouve dans une salle vide, triangulaire, haute de plusieurs étages, aux murs nus et éclairée seulement par une petite fente dans le béton située en hauteur. L’effet est très puissant. On se retrouve en cellule, ou dans une chambre à gaz. Dommage qu’il n’y ait qu’une seule salle, j’aurai voulu un labyrinthe sur le modèle.



Le reste du musée n’est pas franchement palpitant, car présente un contenu souvent trop anecdotique composé de donations hétéroclites. Des bribes de destins, de coutumes, des objets divers. Les mises en scène sont moches, ou destinées aux enfants. Je trouve qu’une place trop importante est accordée à la religion juive au moyen-âge (sujet qui me passionne moyennement), et qu’on passe trop rapidement sur le chapitre de l’holocauste. Il y a par contre une exposition de photos sur Israel vachement intéressante. Je reviens à l’architecture, pour dire qu’il n’y a presque pas de fenêtres, seulement des puits de lumières, et quelques bandes vitrées ouvertes sur l’extérieur qui nous rappelle qu’on est à Berlin. Je trouve que la photo suivante est typique de Berlin. Ces barres d’immeubles, mouillées par la pluie, avec quelques touches de couleur aux facades.
Au deuxième étage, après la marche qui a failli avoir ma peau, on a droit à une présentation des objets de la culture juive du quotidien, et notamment une chouette collection de kippas pour enfants toutes plus funky les unes que les autres. Petite sélection :



Sorti du musée, il pleuvait. Super. Je me suis abrité sous le grand parasol d’une buvette à côté du musée et me suis achetée une bionade en attendant que ça passe. Parce que bon, j’étais venu avec Invanhoé et je ne voulais pas pédaler sous la flotte. Vingt minutes plus tard, j’étais reparti direction la maison.


Sur le chemin, à vélo je suis passé par les rues un peu chic de Berlin, autour du Gendarmenmarkt (le marché des gens d’armes). C’est le quartier où se sont installés les Huguenots français, d’où le nom. On y trouve des restaurants un peu snob, des agences de communication et des boutiques de luxe. On y trouve aussi une gendarmerie, mais pas exactement comme celles qu’on a en France.


Aucun rapport, mais l’autre jour je me suis cuisiné du porc au curry avec des petits oignons, des carottes et des tomates cerises. J’ai aussi trouvé (enfin) du riz basmati en sachet plastique. C’était bien bon.


Je profite de ce billet pour vous parler d’une Fiat qui me hante. Je la vois partout, à côté de la fac et à côté de chez moi. Je ne sais pas si c’est à chaque fois la même bagnole, mais c’est possible parce qu’une voiture comme ça ce n’est pas si fréquent. On dirait un peu qu’elle est faite en légo. Admirez plutôt :


Dans le même genre, hier j’ai vu en bas de chez moi un camion poubelle assez fantaisiste. Je crois que c’est pour aller avec les gros tuyaux colorés.


Pour finir, et vous mettre l’eau à la bouche de bières et de saucisses, parlons de Biergarten. Comme nous sommes déjà en juillet, et même si les beaux jours ne sont pas vraiment là, les Biergarten ont enfin rouvert! Qu’est-ce que c’est agréable ce genre d’endroit, je suis fan. C’est une habitude typiquement allemande, que même les Hollandais, pourtant grands buveurs de bières, n’ont pas adopté. Sans doute faute d’espace dans leur si petit pays. Pour ceux qui ignorent de quoi je parle, petite explication : vous vous représentez une auberge à ciel ouvert, avec de grandes tables, des lampions, parfois des fontaines, plein de gens qui boivent des bières et mangent des saucisses, des bretzels et des cornichons dans la bonne humeur, le tout au centre d’un pâté de maison donc à l’abri de la circulation. Que demande le peuple ? Plus de Biergarten !


Voilà pour aujourd’hui. Bon vent, courage à ceux qui bossent encore. Les autres, ceux qui sont en vacances, profitez de votre chance, baladez-vous et envoyez moi des photos de vos aventures (ensoleillées).

Ps : je vais tâcher de vous proposer un nouveau sondage. Et j'ai écrit en gris cette fois-ci, par respect pour vos yeux. Dites-moi si c'est mieux comme ça.
vivre à Berlin
 
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