dimanche 17 mai 2009

Je reprendrais bien un peu d'architecture.

Bonjour chers lecteurs,


J'espère que vous avez bien petit-déjeuné, flemmardé, pris un bain, rangé la cuisine, lu les journaux, brunché, bref, que vous avez déjà profité du dimanche. Si ce n'est pas le cas, pas de panique, il vous reste encore l'après-midi pour vous rattraper. Mais d'abord, un peu de lecture.

Aujourd'hui je vais vous parler de... Berlin. Ouais, je sais, je maîtrise de mieux en mieux les petits effets de suspens. Mais c'est qu'il faut bien légitimer le titre de ce blog. Et à dire vrai, c'est aussi que la visite des mes parents le weekend dernier m'a permis d'appréhender la ville de manière plus architecturale (normal, sont architectes me direz-vous...). Pour ceux qui en sont encore à se demander qui sont les gens de la photo du début, et bien c'est nous trois, reflétés dans la coupole du Reichstag, coupole dessinée par Norman Foster. Oui, le cours d'archi à commencé. Prenez place, et tâchez d'arriver à l'heure la semaine prochaine.

Première diapo: la très moderne (et très chouette) bibliothèque qui termine l'énorme bâtiment abritant les bureaux des parlementaires, en bord de Spree. J'ai pris la photo du haut du Reichstag, d'où les pignons aux premiers plan. Mmmh, alors les enfants, vous en pensez quoi? Berlin ville de contraste?


Ce dont on se rend très rapidement compte en circulant dans Berlin, d'un quartier à un autre, c'est que le tissu urbain est complètement distendu, étiré, presque éclaté. C'est grand, immense, les rues sont larges, avec un vaste trottoir souvent doublé d'une bande d'herbe où on a planté des arbres et des garages à vélos. Il y a aussi énormément d'espaces en friche. Un terrain vague peut ainsi surgir entre deux bâtiments fraichement rénovés, même dans les quartiers déjà bien retapés comme Prenzlauer Berg. Précision, je parle ici de Berlin Est, et d'avouer que je ne m'aventure presque jamais de l'autre côté du Tiergarten. Paysage à travers lequel transparait bien cette étrange impression, de se sentir partout comme en province, comme dirait mon père, voici la skyline de Friedrichshain vu depuis les berges de la Spree. C'est pas franchement beau, mais comme il y a du Wim Wenders derrière tout ça, on apprécie.


Passons au troisème cliché. j'espère que vous prenez des notes. C'est un bâtiment de l'architecte portugais, Alvaro Siza, et qu'on appelle aujourd'hui Bonjour tristesse. Pourquoi donc? Bah à cause du tag, qui est venu orner le fronton dès la fin des travaux, en 1984. L'immeuble est situé dans Kreuzberg, près de Schlesises Tor. On passe devant sans le voir. Savoir si on aime ou on aime pas, s'il est vraiment triste ou non, c'est une affaire bien compliquée. C'est vrai que l'enduit est dégueulasse. Mais je dirai qu'il s'intègre pas trop mal, en étant malgré tout convenablement original. Enfin j'aimerai pas non plus le voir de mes fenêtres chaque matin. Quelques détails dans la façade sont plutôt malins. Mon père dirait: "tu vois, ça, ça et ça, c'est de l'architecture bien pensée".


La suite, c'est un ensemble de logements style RDA qui trône à un carrefour, au nord de Friedrichshain. C'est colossal, ça bouffe toute la place, ça se fout de ce qu'il y autour, c'est tristounet, mais c'est tellement berlinois! On note que l'architecte n'a pas voulu faire que des tours de la même taille. Non, non, trois tailles différentes, c'est mieux. Avec des décrochés, comme ça ça casse le rythme... vous voyez?


J'avais aussi envie de vous faire part d'une expression de mon papa que je trouve vachement pertinente (mais attention hein, elle est copyrightée): vivre et travailler dans un aquarium. C'est l'hyper-post-modernité consommatoire productiviste qui veut que tous les burlingues soient en verre et acier. Pour symboliser la transparence, et aussi pour que les employés se sentent toujours un peu épiés. Les plantes vertes et les photocopieurs, on dirait des algues et des petits coffres à trésor en plastqiue. Illustration: une façade derrière Potsdamer Platz.


Malgré tout ça, il y a quand mêmes de très beaux bâtiments à voir à berlin. De formidable, il y a la Neue Nationale Galerie, de Mies van der Rohe (un musée). Difficile à décrire. Je dirai que c'est un bâtiment parfait, dans lequel absolument tout est dessiné, contrôlé à la perfection. Les dimensions et l'usage de l'espace donne presque l'impression de flotter; ça a quelque chose du temple. Bon, les photos donnent pas grand chose, les verticales étant complètement déformées, mais je ne résiste pas à l'envie de vous les montrer quand même, parce que j'ai utilisé le mode panoramique... tadaaam!



Dites vous bien que ça ne fait pas la taille d'une station service, mais qu'il doit y avoir 7 mètres de hauteur sous plafond. Pour la photo du bas, imaginez que tout est bien parallèle (le bâtiment étant rectangle) et que les deux masses noires sont d'énormes colonnes d'une très belle pierre sombre. Pour avoir une idée de l'échelle, on distinguent des doubles portes ouvrant sur la terrasse au fond.


Allez, fini l'architecture pour le moment. On passe à la rubrique "retaurant". "C'est bat'. J'm'appelle Patrick, mais on dit Bob..." Oui, je suis en train d'écouter Boris Vian. Hum hum, reprenons: vendredi dernier (non, pas celui là, celui d'avant) on a diné en terrasse dans Prenzlauer Berg avec mes parents (un des avantage d'avoir ses parents en visite, c'est qu'on mange tout le temps au resto). C'était très sympa, jusqu'à ce qu'il se mette à tomber des cordes et des cordes. Soirée très très mouillée mais marrante. Heureusement que la terrasse était équipée d'un auvent en tissu déroulant, et que le restaurant mettait à disposition de ses clients des plaids, qui nous ont permis de nous protéger des gouttes à trajectoire latérale. Et puis surtout, heureusement qu'on avait treminé nos assiettes (cuisine franco-allemande - donc alsacienne - bien mastock).



Pour terminer: petite mise au point à propos du billet précédent. Je ne sais pas si c'est clair dans votre esprit que l'ours en jambon (un franc succès en matière de commentaire) est en l'occurrence composé exclusivement de viande, et que c'est sa forme qui m'a fait faire un rapprochement avec les ours en guimauve napés de chocolat. C'est dit. Sinon, je n'ai pas tellement vu d'autres denrées alimentaires étant le produit d'un croisement avec une friandise. Je ferai attention la prochaine fois que j'irai faire les courses, promis. Et à propos du comté, banco. Il était bien importé de France.

Allez, bon vent. Et la prochaine fois, je vous parle de la reconstruction du mur de Berlin et vous raconte une expérience lynchéenne dans un bar, photo à l'appui.

3 commentaires:

  1. Est-ce qu'on peut recommencer sa vie
    un dimanche ?


    J'ai hâte de voir le prochain post.

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  2. Je confirme : Berlin est en effet très très très étendu : prévoir de bonnes chaussures de marche et/ou à défaut, de nombreuses pauses...Kristal effesteiger par exemple. Tout est si dépaysant que l'on a déambulé des heures derrière notre super guide, avec des petits détour de 30 mn par ci par là pour voir des bâtiments ou lieux incontournables. La réalité dépasse encore ce que montrent les photos d'Antoine. Mais le plus plaisant reste le quartier de Prenzlauer Berg. Signé : les parents formidables épuisés

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  3. Pour un néophyte total en matière d'architecture, ca reste compréhensible.

    L'interieur de la Neue National Galerie est époustouflante ! Mais je reste sur ma faim : ces colonnes de pierre sombre... C'est de l'obsidienne ? Du marbre noir ? Erm, désolé c'est plus fort que moi !

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Laissez moi des commentaires bande de loukoums!

vivre à Berlin
 
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