vendredi 12 juin 2009

Quand il pleut, on fait la cuisine.

Bonjour,
Le temps est mauvais à Berlin, et ça fait deux semaines que ça dure.


Ce qui fait que les photos d’aujourd’hui seront sans doute un peu tristounettes. Commençons avec un façade bien monotone, d’un bâtiment de style RDA situé derrière Alexanderplatz.


Le 4 juin, c’était mon anniversaire, alors je me suis fait un déjeuner d’anniversaire tout seul que j'ai mangé tout seul. Bon, je sais, c’est pas de la haute gastronomie mais c’était bon quand même. Le truc marron et violet, c’est des oignons rouges et des champignons. Et rassurez-vous, après j'ai vu des amis, si c'est vrai, et non je n'ai pas passé la journée tout seul à la maison.


Ce soir je me lance dans quelque chose de plus ambitieux : j’ai invité du monde à diner, nous serons une dizaine, et c’est moi qui cuisine ! Oh oh oooh. Au menu, taboulé libanais en entrée, avec surtout de la menthe et du persil, et en plat du poulet à l’estragon accompagné d’un gratin dauphinois. J’ai aussi acheté trois bouteilles de vins français. Ce ne sont pas de grands vins, mais vu les prix du "bon" vin français ici, j'me suis limité à du raisonnable. En fait, je me suis aussi laissé avoir/guider par la «médaiiiiille d’or Paris 2009» collée sur deux des bouteilles. J’espère que ce sera bon. Au moins, on a à picoler. On va tous se serrer dans la cuisine, mais heureusement la table à deux rallonges. A propos de cuisine, l’autre jour j’y ai vu par la fenêtre une poubelle volante.


Je crois que je vous le savez, mon immeuble est en travaux permanents. Le propriétaire et quelques-uns de ses amis ouvriers ont entrepris, je ne sais il y a combien de mois, de refaire le toit de l’immeuble eux-mêmes. Ils y sont encore, et se servent de la poubelle hissée avec un treuil pour convoyer je ne sais quoi. Tuiles, parpaings, gravas, drogues?

Comme la supercherie avec Invanhoé vous a plu, mais en a sans doute laissé certains dubitatifs quant au sort réel de mon vélo - "Est-il toujours envie oui ou non, j’ignore de le savoir!"- je vous montre une preuve d'existence.


Bref, voici cette belle photo de mon destrier à cycles, et en action s'il vous plait, qui nous permet de commencer la visite pluvieuse de, de, de… Ah bah non, ce serait trop facile de vous dire la réponse comme ça. Une devinette crient les vrais fans ! D’accord. De quelle rue/avenue s'agit-il? Un indice s’est glissé dans ce cliché.


Alexanderplatz, à l’entrée de la Karl Marx Allee (et oui, c’était ça la réponse), quand il pleut, et bien c’est très triste, encore plus triste que d’habitude, et très gris, très très gris, et un peu délabré aussi.


Pour trouver le chemin de l’ancienne Avenue Staline, c’est facile, il suffit de suivre les AmpelMäner, ces petits bonhommes verts des feux de signalisation de la DDR, qui servent aujourd’hui d’emblème touristique à Belrin. Va savoir pourquoi il y en a trois d’un coup sur ce graffiti ? Je pense que c’est un peu comme dans retour vers le futur. Le Ampelman de droite, le plus jeune, est retourné dans le passé (avec une machine, en tombant dans un vortex, c'est pas important), et a accidentellement modifié le cours de l’histoire en empêchant son arrière-grand-mère de faire un enfant avec son arrière-grand-père (peu importe la manière, on ne veut pas le savoir), ce qui fait que le grand-père Ampelman, le bonhomme vert qui est à gauche sur le photo, est en train de disparaître, rattrapé par une nouvelle réalité perturbant le continuum espace-temps. Je m'excuse, mais il faut bien que je raconte des trucs entre les étapes sinon on aura bouclé la visite dans 1 minute 30. On continuuuue?


En passant à vélo entre la chaussée de la Karl Marx Allee et son trottoir démesuré et bordé de pelouse (donc en roulant sur la piste cyclable, oui c'est bien ça) nous croisons alors à plusieurs reprises un portrait de Martine Aubry. Ah ah, alors pour faire comme Cohn Bendit, la Martine se lance dans la politique en Allemagne sans rien avoir dit aux journaux? Ah non en fait, ce n’est pas Aubry mais une candidate SPD aux Européennes. Sâcrée propagande du PS en tout cas; le parti devrait l'embaucher en tant que sosie de Martine pour les meetings à risque.


Bon alors on a un peu roulé sur la Karl Marx Allee, et puis pof d’un coup, le soleil se couche. C'est qu’il est déjà 22H47 quand même. Il a beaucoup plus, et alors on est là sur son vélo, et on se dit qu’on aimerait mieux être à la maison. Allez, courage, dans 15 minutes on y est.


Sinon, ces derniers temps j’ai joué au ping-pong avec mon ami américain Kirk et un ami à lui, un autre américain. C’était chouette, j’ai bien joué et je me suis dit que parfois les cours de sport du lycée et les vieilles tables de ping-pong des maisons de vacances avaient du bon et pouvaient préparer un homme à affronter les épreuves de l'avenir.


J’ai aussi bu pas mal de Rothaus, la meilleure et la plus chère des bières, au gout si rustique et un peu fruité, aux bons céréales, à la robe dorée comme la fôret à la mi-automne. Elle ne vient pas de Berlin celle-là, mais de la Forêt Noire, et j’en profite pour faire en passant une dédicace à mon ami Simon venu de cette région reculée d’Allemandie. Vous avez déjà vu l’étiquette, mais pourquoi se priver d’un petit rappel. Et puis elle est tellement belle.


En exclusivité mondiale à présent, voici le cliché qui m’a été acheté 120 000 euros par Paris-Match: ma professeur de cours de langue de dos, occupée à faire marcher le vieil ordinateur. Comme vous pouvez le constater sur ces images poignantes, le tableau est effectivement blanc. C’est beau.


Et après les cours, un shot de tonus en allant faire un saut à la cafet' avec les amis. Heu, non, quittons le ton Hélène et les garçons, c'est trop horrible. Bref, il existe une cafeteria secrète au premier étage de la fac, ou on peut boire un vrai expresso italien, avec vue sur le dôme de la bibliothèque. Grandiose.


Enfin, pour terminer le billet du jour, je voudrais lancer un appel aux pouvoirs publics français et allemand : libérez Alex! Oui, libérez-le. S’il vous plait. Fra-ter-ni-té! Fra-ter-ni-té! Vous n’avez pas le droit de garder en prison un innocent. Tous avec moi! Liberté Liberté!


Je rentre en France dans dix jours, pour une petite semaine de rechargeage de batterie à coup de pinard, de bonne cuisine, de famille et d’amis.

Bon vent et à la prochaine.

ps: il y a aussi à Berlin des parcs, du soleil, des oiseaux, des restaurants, la vie n'est pas triste et humide tout le temps!

5 commentaires:

  1. Tu m'invites à bouffer ce soir, dis?
    J'ai la flemme de cuisiner et ça a l'air vachement bon.

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  2. Lu dans Libé : la rue la plus triste de Berlin, c'est la Domincustrasse, "rue sans passé, sans structure, sans unité sans âme"..ça à l'air terrible, tu ne veux pas aller voir pour nous ? Je signe la pétition pour Alex.

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  3. J'ai une autre interprétation pour les trois bonshommes verts : Le fait de devenir écolo, n'empêche malheureusement pas de devenir vieux et con.

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  4. Ahhhrrrggg libérez moi!!! Retenu en otage par un groupuscule de terroriste végétalien! Gloups

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  5. Cher Antoine, peux-tu me ramener une bouteille de cette belle bière que tu a photographiée. Cela m'a donné une furieuse envie de la goûter.
    Jean-Paul

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Laissez moi des commentaires bande de loukoums!

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